Le défi de Paris vers la neutralité carbone en 2050

Le défi de Paris vers la neutralité carbone en 2050

« Paris change d’ère » : Une étude stratégique pour la réalisation d’une vision décarbonée de Paris d’ici 2050

Le groupement Egis constitué d’Elioth (filiale d’Egis, mandataire) associant le Conseil by Egis, Quattrolibri (conseil en stratégies bas carbone) et Mana (bureau d’études et de conseil sociologiques), a mené une étude stratégique à la demande de la Ville de Paris pour la réalisation d’une vision décarbonée de Paris d’ici 2050. Cette étude appelée « Paris change d’ère », livrée en Mars 2017, a été faite en prévision de la révision du Plan Climat de la ville en tant que contribution au débat  : les mesures proposées par le groupement, indépendant et impartial, sont une source foisonnante d’opportunités, de défis, de questionnements, d’innovations, de trajectoires, d’idées, de récits…

Cette étude projective est l’une des premières pierres de l’élaboration du nouveau Plan climat de Paris. Elle a proposé un scénario et une trajectoire de réduction des émissions vers la neutralité carbone, ainsi qu’un ensemble de mesures à la fois novatrices et poussant notre réflexion au-delà de notre zone de confort.Raphaël Ménard, directeur de la prospective à Egis et président d'Elioth (entité d'Egis)

Un groupement d’experts au service des territoires
Pionnière, la Ville de Paris est engagée dans la lutte contre le changement climatique au travers de son Plan Climat, qui fixe des objectifs ambitieux en termes de réduction de l’empreinte carbone et de maîtrise des consommations d’énergie du territoire à l’horizon 2020. A l’occasion de la COP21, la Ville de Paris a porté la voix des gouvernements locaux comme acteurs essentiels pour la stabilisation du climat. Le 4 décembre 2015, elle signe avec plus de 700 maires du monde entier une déclaration fixant l’engagement des gouvernements locaux. Cette déclaration a été déposée par la Maire de Paris lors de l’Action Day au Bourget, le 5 décembre. Par cet accord, la Ville de Paris prend l’engagement de réduire de 80 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, tout en développant un modèle de territoire à énergie 100 % renouvelable.

Paris agit pour la transition énergétique et écologique depuis plus de dix ans. Grâce à une politique volontariste, nous avons déjà réduit de 10 % les émissions de gaz à effet de serre dans la capitale entre 2004 et 2014.Célia Blauel, adjointe à la Mairie de Paris en charge de l'Environnement, du développement durable, de l'eau et du Plan climat-énergie

Des actions phare identifiées
Cette stratégie de neutralité carbone a nécessité un travail technique et scientifique pointu pour objectiver tant les trajectoires d’atténuation par enjeux, que la modélisation des évolutions de la compensation et de la séquestration des émissions résiduelles. Les grands objectifs visés sont les suivants :
• Transports et Fret : réduction de -75 % des émissions dont -85 % pour la mobilité personnelle
• Consommation : réduction de -70 % des émissions qui passe par l’alimentation, les biens et les déchets
• Bâtiments : réduction de -75 % des émissions dont -80 % pour les logements
• Énergie : une solarisation massive intra-muros mais aussi en dehors du territoire parisien

Pour y parvenir, le groupement a proposé la mise en oeuvre de mesures emblématiques, parmi lesquelles :
• 6 millions de m² de toitures solaires
• Rénovation jusqu’à 75 % du parc de logements actuels
• 150 hectares d’agriculture urbaine
• 75 % de demitariens (ou flexitariens) en 2050 (régimes alimentaires à teneur réduite en sources animales, privilégiant le « végétarien, le local, en saison ».)
• Division par 2 des déchets par habitant
• 2 fois moins de voitures, et 2 fois plus remplies, en mode partagé
• Un passage massif aux voitures électriques
• 52 weekends sans voiture par an en 2050
• Transformation du périphérique en boulevard urbain
• 5 fois plus de fret passant par la Seine

Cette stratégie de neutralité carbone a demandé un travail technique et scientifique pointu pour objectiver les trajectoires d’atténuation par enjeux ou encore la modélisation des évolutions de la compensation. Cette version du rapport n’explicite que très peu le travail de modélisation et de simulation des trajectoires élaborées sous le logiciel « R » mais prend le partie de rendre l’information accessible et ludique. Illustrée par Diane Berg, elle est gratuitement téléchargeable sur le site paris2050.elioth.com et se décline sous plusieurs formes thématiques (sociologique, chronologique et politique) et la conclusion s’ouvre à tout lecteur et pose, en forme d’ouverture, les jalons d’une mobilisation de grande ampleur pour mettre en œuvre les mesures clés de la transition.

Les Parisiens doivent adopter de nouveaux usages de mobilité, tels que le covoiturage ou l’autopartage, privilégier le plus possible les transports en commun, le vélo, la marche mais aussi le télétravail, pour à terme diviser par deux le parc automobile actuel. Ensuite, pour être réellement efficace, il faudrait reconvertir les véhicules thermiques et généraliser les véhicules « propres » (électriques et hybrides). Toutes ces mesures, plus celles prises à la marge pour le fret, permettraient d’atteindre 85 % de réduction d’émissions liées aux transports, avec en bonus, des effets positifs sur la qualité de l’air et le confort urbain.Raphaël Ménard, sur ses recommandations concernant les émissions des transports

 

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Raphaël Ménard dans Egis Contact n°44, pages 8 et 9

Pour plus d’informations sur l’étude, rendez-vous sur le site paris2050.elioth.com

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