Demain, tous à la bougie !

Contexte

Le département de la Drôme a lancé un appel d’offre pour accompagner ses entreprises à optimiser l’impact du coût de l’énergie sur leur rentabilité.

Marlène Gaugey, Directrice de mission Stratégie Territoriale et Urbaine

Si le tissu économique de la Drôme est hétérogène, il est fortement marqué par des entreprises ancrées dans le territoire, très fortes consommatrices d’énergies, comme la papeterie ou la céramique. Or, à l’heure de la disette financière, le poids des coûts énergétiques sur les charges de ces entreprises pèse beaucoup trop pour pouvoir garantir leur compétitivité face à des concurrents du périmètre national mais aussi et, a fortiori, à l’étranger. Ceci fait peser le doute quant à leur capacité à rester sur le territoire drômois.

Même si ces préoccupations ne sont pas nouvelles, la problématique des acteurs économiques est longtemps restée chose privée avant que les collectivités ne s’aperçoivent qu’il s’agit là du socle même du développement territorial et qu’il est essentiel que les acteurs du territoire agissent main dans la main pour trouver des solutions. Maîtriser les dépenses énergétiques des entreprises permet de sécuriser l’avenir économique des territoires.

Notre intervention a permis de dégager des pistes d’action, de développement et de changement pour les entreprises concernées ainsi qu’à l’ensemble du territoire sur la question énergétique.
Marlène Gaugey

Lorsque cette mission nous a été confiée, notre enthousiasme a été à la hauteur des enjeux. Nous allions pouvoir explorer des terrains peu balisés. Nous avions conscience d’être au démarrage d’une nouvelle forme de réflexion, beaucoup moins segmentée et beaucoup plus systémique, entre aménagement territorial, développement économique, transition énergétique et gouvernance locale.

Un regard extérieur est souvent utile pour identifier et explorer de nouvelles pistes de solutions.
Marlène Gaugey

Nous avons constitué une équipe d’experts en énergies afin de dresser un bilan détaillé et précis de la situation et d’imaginer des solutions de mix énergétique, phasables, évolutives et adaptées à l’évolution des filières envisageables. Nous nous sommes également entourés de financiers, de juristes et d’une direction de mission particulièrement impliquée sur la mise en dynamique et la gouvernance territoriale. Ce mélange de techniques opérationnelles et de conseil a permis d’identifier des montages possibles, des partenariats potentiels, en allant jusqu’à initier les contacts de mise en œuvre.

La contrainte financière impose plus que jamais le travail partenarial et la recherche de solutions pragmatiques et phasables.
Marlène Gaugey

Persuadés que les éléments de réponse se situent au sein même du territoire, nous avons pensé qu’il était incontournable de mettre en relation les acteurs concernés par cette problématique (entreprises, région, communes, département). Nous nous sommes pleinement impliqués dans cette mise en réseau.

Un projet ne peut réussir aujourd’hui que s’il correspond à une réelle volonté partagée des acteurs du territoire. Il est nécessaire de cultiver le dialogue entre ces partenaires, de plus en plus divers, afin de trouver les solutions les plus adéquates.
Marlène Gaugey

Nous sommes parvenus à faire fructifier une envie, une dynamique, une confiance collective. Pour cela, nous avons quadrillé le territoire, vu chaque acteur individuellement afin de connaître ses attentes et contraintes spécifiques. Cette démarche a permis de déceler certaines incompréhensions de la part de protagonistes et de préciser certaines postures. A terme, les échanges s’en sont trouvés grandement facilités.

Nous avons le sentiment d’avoir contribué à la création d’un dialogue et à l’émergence de nouvelles solutions qui pourraient lancer une dynamique pérenne.
Marlène Gaugey

Les pistes identifiées à la fin de la phase d’étude technique sont porteuses de réalisations concrètes, grâce à une envie de réussir basée sur le pragmatisme que nous avons su communiquer. Notre approche nous a permis de comprendre les clés de blocage (financières), d’identifier les portes de sorties possibles (phasage des investissements) et de travailler sur les conditions techniques et financières de sécurisation du projet (les garanties de l’entreprise quant à son maintien sur le territoire, les analyses des potentiels d’approvisionnement énergétique). Tout porte à penser que cela aboutira à un véritable projet énergétique pour les entreprises et concourra à la réflexion émergente sur la structuration des filières d’économie circulaire sur le territoire. L’histoire continue…

A la suite de ce premier travail, c’est à la fois une perspective de réduction de coûts pour l’entreprise qui se dégage, mais aussi une opportunité de structuration de filière économique qui s’ébauche.
Marlène Gaugey